
Temple de Cologny
Le temple de Cologny témoin de la présence protestante dans cette commune depuis cinq siècles
La présence d’une paroisse à Cologny remonte au Moyen-âge. Catholique jusqu’en 1536, cette paroisse se rallie à cette date à la Réforme qui venait d’être adoptée à Genève. L’ancien sanctuaire catholique devint alors un temple dont il n’existe aucune trace.
Il fut en effet entièrement reconstruit en 1709-1710 dans un style d’une discrète sobriété, tél qu’on peut le voir aujourd’hui pour l’essentiel, sous réserve d’un modeste clocheton remplacé en 1842 par le clocher actuel surmonté d’une girouette. Refondue à la même date, sa cloche porte l’inscription suivante sur son manteau « Si vous entendez aujourd’hui ma voix, n’endurcissez pas vos cœurs ».
De mon côté, l’intérieur de cet édifice a fait l’objet de nombreuses modifications durant ses trois siècles d’existence. C’est ainsi que l’orgue original offert un peu avant 1800 par la famille Diodatina eu pas moins de trois successeurs, le dernier remontant aux années 1980. La chaire, qui se trouvait à l’origine adossée à la paroi nord, a été déplacée en 1904 à son emplacement actuel, cela en liaison avec l’édification d’une très belle paroi de bois, ce qui a permis d’aménager une galerie devant l’orgue ainsi qu’une sacristie derrière cette paroi. De ce fait, l’édifice – qui pouvait accueillir plus de 300 fidèles à l’origine – a vu sa capacité se réduire d’un bon tiers. La majestueuse table de communion en marbre noir offerte en 1835 par Madame Sara De Tournes, héritière d’une célèbre famille d’imprimeurs de Cologny, a fait place à un mobilier contemporain aux lignes épurées. Le temple de Cologny a enfin acquis une luminosité nouvelle dès les années 1990 avec les quatre magnifiques vitraux aux couleurs chatoyantes qu’Alice Dabbous a réalisés sur les thèmes de l’air, du feu, de l’eau et de la terre.
Propriété de la commune de Cologny jusqu’en 1907, le temple est devenu celle de l’Église protestante de Genève à la suite du vote populaire du 30 juin 1907 instituant la séparation de l’Église et de l’État. La commune est cependant restée attachée à « son » temple, preuve en est fait qu’elle a apporté une contribution financière substantielle à sa rénovation en 2015. C’est aussi elle qui assure l’entretien de l’horloge : Aujourd’hui restauré dans le respect de son passé, que souhaiter au temple de Cologny sinon qu’il demeure à sa manière un témoin d’une foi chrétienne vivante, empreinte à la fois de modestie, d’empathie et d’ouverture.
Georges-André Cuendet, paroissien, février 2023
Lettre à Monsieur le pasteur Boursi à Cologny près de Genève de Ernest Paecard en avril 1852

